La ville basse
Dans les ruelles de la ville basse
J’y ai noyé le temps qui passe
Bien loin du port et de sa rade
De l’autre côté de la rambarde
J’ai abandonné en ces lieux, mon âme
Dans des bars et des bouges infâmes
Broutant par une chaleur oppressante
D’étranges feuilles euphorisantes
J’ai souvent bu jusqu’à la lie
Avec des filles de mauvaise vie
Des liqueurs d’alcool frelaté
Me laissant hagard et enivré
Sous les tôles ondulées de ces taudis
J’ai cédé aux charmes de filles somalis
Cachant sous des étoffes chatoyantes
Leurs corps aux courbes provocantes
Dans les ruelles de la ville basse
J’y ai noyé le temps qui passe
La petite histoire
Dans ces quartiers j’y ai vécu, dormi, mangé, brouté le khat, dans des baraques faites de tôle, de cartons et de bois. Ils m’ont accepté, car j’ai tout partagé avec eux. Un jour dans un bar miteux, une fille m’a demandé ma nationalité, elle ne comprenait pas, « tu vis avec nous, tu manges avec nous, tu parles notre langue, tu es des nôtres ! » me dit elle, pour elle je ne pouvais pas être français. Et pour moi, c’était le plus beau des compliments.
- Brouter, ici signifie mâcher. Le khat est un arbuste cultivé en Afrique Orientale et au sud de la péninsule arabique. Dans ces régions (plus particulièrement en Éthiopie, en Somalie, au Yémen, à Djibouti, au Kenya), il est l’objet d’un usage rituel ancestral qui consiste à en mâcher les feuilles fraîches, en raison de leur effet stimulant et euphorisant.
- Voir plus d’infos ici
Copyright © 2001 [carnet à spirales] Dany – Tous droits réservés
Beau et triste , c’est comme ça ,
Chagrin ,oubli , un peu de Proust , amour qui ne peut durer
Beaucoup de Rimbaud , aventure, amour ……
Merci Marie France !
Nostalgie quand tu nous tiens .. Un bel écrit , merci Dany ..
Des souvenirs, des flashs, ils reviennent régulièrement.