Djibouti
ll y a de cela bien longtemps
Ils ont laissé leurs vingt ans
Sur un bout de terre africaine
Bien loin des leurs, en peine
Sur les rives de la mer rouge
Là, où le khamsin souffle sa rage
En chantant une vieille rengaine
A propos du temps qui s’égraine
Les souvenirs, toujours présents
L’odeur envoûtante de l’encens
Les bars aux filles fardées
Ces images de terre brûlée
Comme tant de nos frères d’armes
Nous avons laissé là bas nos âmes
Certaines nuits, dans nos rêves
Elles nous harcèlent, sans trêve
Copyright © 2001 [carnet à spirales] Dany – Tous droits réservés
Rien ne me prédestinait à débarquer sur cette terre aride. Tout commença sans aucun doute, cette journée d’hiver lorsque je poussai la porte du bureau de recrutement, mon but, devancer l’appel. L’attente interminable dans l’immense couloir de cette ancienne caserne, tandis qu’à l’extérieur soufflait le vent d’hiver. Sur les carreaux des fenêtres s’écrasaient les premiers flocons. Le ciel était gris, le monde me semblait triste, j’avais besoin de nouveaux horizons. C’est ce que compris immédiatement l’homme qui me reçut, le sourire « colgate », un uniforme parfaitement repassé, plissé, il me fit penser à un VRP prêt à tout pour vendre son produit. Avec moi, aucune difficulté, j’étais le bon client, un peu de blabla, une carte du monde, des noms d’îles lointaines, le soleil, les palmiers, l’aventure, les arguments ne lui manquent pas. Bref, je signe les yeux fermés un engagement pour dix-huit mois. Viré du lycée, viré de mon boulot, j’en ai marre, je veux partir, tout plaquer. Je sors d’ici le cœur serein et ne sens plus la morsure du froid, mon esprit est déjà ailleurs là-bas … bien loin !
Très beau texte sur votre blog, moi aussi j’ai laissé mes 20 ans, un jour de septembre 1990, lors du tout début de la guerre du Golfe, à bord du pétrolier La Marne..
Merci pour ce commentaire Michel, le jeune s/off était -il de la coloniale ?
bien des amis,ont laissé sur des terres lointaines,leur sang,s’imbiber dans les rizières ou pistes,loin de chez eux,perdus dans la jungle ou sur les djebels..Un peu de notre sueur,aussi,pour un pays,qu’ils aimaient par dessus tout.
Votre poème est beau,et à,le lire,je me suis retrouvé,jeune s/off parti à l’aventure!!