Cette nuit là
Je me souviens de cette nuit là
Celle-ci était chaude et humide
Je me souviens de cette nuit là
Nous partions écumer les bars
Je me souviens de cette nuit là
Le bison blanc était à l’ affiche
Je me souviens de cette nuit là
L’air avait une odeur de poudre
Je me souviens de cette nuit là
Quand il s’écroula dans mes bras
Je me souviens de cette nuit là
Il y avait des cris et des pleurs
Je me souviens de cette nuit là
Le sang coulait dans le caniveau
Je me souviens de cette nuit là
Où j’ai couché avec mon arme
Cela fait pourtant bien longtemps
Mais je me souviens de cette nuit là
La petite histoire
Le 15 décembre 1977, à Djibouti, le restaurant le Palmier en zinc était victime d’un attentat,
La soirée s’annonçait plutôt agréable, au programme une descente au Tokyo bar, je pense que cela rappellera des souvenirs à certains. Enfin bref ! après avoir bu un planteur au Tropicana, nous traversons la place Ménélik pour se diriger vers le Quartier 2, mais à peine arrivés à la rambarde, nous sommes surpris par une coupure générale, suivi immédiatement de plusieurs déflagrations. Retour rapide sur la place, la foule s’agite en tout sens,. Un type que je connais, se dirige vers moi en titubant, je me dis qu’il n’a pas du sucer que des glaçons et s’écroule dans mes bras, il a le dos en sang, le palmier a sauté, me dit-il. Refusant d’être conduit à l’hôpital militaire, nous le chargeons dans un taxi pour le déposer au Héron. Puis nous retournons en ville, direction le ciné, je me souviens encore du film, « le bison blanc ». La PM nous cueillera à la sortie, je finirai ma nuit en tenue de combat et mon arme comme compagne à défaut d’une naya.
(Djibouti 1977)
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Jean Claude,
J’étais jeune et après avoir subit la violence de la situation du 3/02/1976 ont pensé dans nos jeunes cerveaux qu’il n’était pas possible de “vivre“ d’autres horreur de ce type.
Malheureusement en 77 j’entend des explosions et je part en courant de la Brasserie des trois Banques vers la place Menelik.
La terrible image de ce jour est restée gravée en moi, ont en parle jamais à quoi cela servirait
mais quel horrible moment qui je pense nous donne de la force pour aider les autres si besoin avec un principe (pour moi en tout qu’a) ne jamais le faire qu’en espérant une chose c’est que cela puisse apaisé celui qui en à besoin.
Je vous demande de ne pas répondre et c’est la première fois que cette phase de ma vie est mise en écrit.
Respect à tous
Mon avion atterrissait vers 1h00 du matin le 16 après l’attentat. Les légionnaires nous ont accompagné jusqu’au Jules Verne..quai François 1er. Mes parents quand ils ont vu les informations le lendemain, se sont demandés vers quoi j’allais..j’étais Radio, 18 1/2 ans et c’était ma première affectation Outre-Mer. Que de souvenirs….
Certains faits marquent notre esprit à jamais. Merci de ton commentaire Roland, il possible que nos chemins se soient croisés. J’avais 19 ans.
Triste souvenir , encore trop présent dans ta mémoire .. Mais comment peut-on oublier ?.