Ce soir, j’ai vingt ans
Sur une terre lointaine
Telle une âme en peine
Sur ce bout de trottoir
Je pleure mon désespoir
Ici, loin des miens
J’ai le coeur chagrin
La solitude m’envahit
J’aimerais être loin d’ici
Un petit vendeur de cigarettes
Du coin de l’oeil, me guette
Devant mon désespoir
Celui-ci vient me voir
Côte à côte comme deux frères
Nous partageons notre misère
Nous devisons de tout de rien
D’hier, d’aujourd’hui, de demain
Lui, le gosse de la rue
Moi, le soldat perdu
Ce soir, j’ai vingt ans
Je pleure tel un enfant
(Djibouti, 6 février 1978)
La petite histoire
Cela me fait un an de territoire. Sauf imprévu, il me reste environ six mois. 21 h, il fait nuit, je n’ai rien dit à personne. Mes potes ne le savent pas, le cafard me ronge, loin des miens. Seul un petit marchand de cigarettes, à qui j’achète parfois des clopes, me tiendra compagnie quelques instants, assis sur le trottoir, à partager son coca. Ce 6 février 1978, j’ai eu vingt ans. 47 ans après, des images, des odeurs me reviennent en mémoire, L’imaginaire prendrait il le pas sur les souvenirs ? Ce soir, mon esprit, comme bien des fois, repartira là-bas, ce soir, j’aurai de nouveau vingt ans.
Sous le soleil brûlant de Djibouti
L’horizon épouse l’infini …
Les parfums épicés flottent dans l’air
Promesses lointaines d’horizons insensés
Les nuits étoilées te prennent la main …
1978, 20 ans comme un fragment d’éternité.
Joyeux anniversaire Dany