Nuit d’ivresse

Sous les arcades du palmier en zinc
La chaleur de la nuit me rend dingue
En terrasse, un verre à la main
Nous parlons, de tout de rien

De petits marchands de cigarettes
Assaillent des marins en guinguette
Soldats et légionnaires enivrés
Se mêlent à une foule bigarrée

Dans les quartiers, les bars font le plein
Des filles à soldats, le cœur sur la main
S’offrent, en échange de bien peu
L’alcool coule à flot, l’air est en feu

Demain, sur les pistes du Nord
Sous nos yeux, d’autres décors
Les montagnes comme forteresses
Très loin de cette nuit d’ivresse

Au loin, les hauts plateaux d’Abyssinie …

Copyright © 2001 [carnet à spirales] Dany – Tous droits réservés

Un dernier adieu à René Haller, caporal au 5 ième RIAOM à Djibouti, en 77 et poète à ses heures. Peut-être as-tu retrouvé là-haut, Rimbaud et Monfreid, avec lesquels tu partages sans doute une petite absinthe. Adieu l’ami.

Photo en provenance du blog : notre séjour  à Djibouti (forêt du Day)

palmier-djibouti-ethiopie

12 Octobre 1977, au soir

Dernière nuit avant de partir pour le nord. Nous profitons de celle-ci pour une virée au quartier. Un resto au lac Assal, puis la tournée des bars une partie de la nuit. L’alcool et les filles nous emportent dans une nuit de folie.

13 octobre 1977, début d’après midi :

Perception de l’armement et des boites de rations. 15h, direction la base aérienne, où nous attend un nord atlas. Assis sur un banc de bois, la ville défile sous nos yeux. La Djibouti est magnifique. Nous survolons le port, le golf de Tadjoura, puis la terre ferme, Enfin, Assa-gela sa piste précaire et quelques bâtiments du GNA. La température au sol est supportable. Nous attendons la nuit et l’arrivée des camions à proximité d’un oued. Le convoi arrive, les chauffeurs sont des légionnaires de la 13 DBLE. On s’entassent dans les bahuts, des T46. Parfois, la piste . Puis nous continuons à pied, on nous accorde une heure de repos. Je m’endors roulé dans ma toile de tente. Nous partons pour plusieurs heures de marche. Le paysage est fantastique. L’allure est soutenable, la piste très caillouteuse, ce qui plus tard deviendra difficile. Nous faisons quelques pauses, à chaque fois je m’endors. Puis, nous arrivons à Randa, petit village perdu dans une profonde vallée.

14 octobre 1977

Réveil à 6h, de jour le paysage est magnifique, dans le ciel des aigles tournoient, au sol une trentaine de chèvres nous tient compagnie. Les habitants sont très sympas avec nous. À la source, je trouve de l’herbe et des arbres. Après avoir rempli nos gourdes, nous repartons en direction du Day ….

Le retour se fera par la forêt du Day, une marche de nuit, dans un autre monde, qui nous ramènera à Tadjoura. A l’embarquement, j’échangerai avec un gosse, une boite de ration contre une bouteille de fanta glacée. La traversée du golfe pour rejoindre Djibouti, se fait sur des barges de débarquement, allongé sous un bahut, je m’endors …

Date de publication:
Auteur: Dany
Les entendre ou les dire, les lire ou les écrire, on peut tout faire, même les taire ... Les mots !

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Joli texte Dany ! C’est un moment que je n’ai pas connu mais il est si bien décrit qu’il suffit de fermer les yeux pour le vivre.

CES PAYSAGES TRES LOINTAINS DES NÔTRES ET QUI POURTANT NOUS RENVOIENT A QUELQUE CHOSE D’AUTHENTIQUE EN NOUS …J’ai aimé.

Nuit d’ivresse
Nuit de folie
Matin d’avril
Matin tristesse
Adieu poète, tes mots vont me manquer
Tout là-haut , dessine moi un mouton ♥

S’il te plait, dessine moi un mouton…
Souvenir lointain d’une lecture d’enfant
Mais le petit prince n’est plus dans mon cœur…
Oasis dans le désert,
Une bouteille à la mer,
Cette solitude envahissante
Me fait oublier mon nom

Une allumette qui craque
Infime lueur d’espoir,
Une cigarette qui fume,
Qui fume et n’en finit pas,
Comme cette attente trop longue
Chaque jour n’est qu’un jour de plus
Et je reste en pensant
A tout…à rien
A quoi bon…

Un pas lent qui s’en va
Sur les pavés glissants
La lumière pâle d’un réverbère
Et la nuit…
Les rues sombres aux murs froids
Mon pas lourd qui traîne et puis s’efface
S’il te plait dessine moi un mouton…

René Haller . Ratures et récidives (merci)

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